
Dans la gestion quotidienne des espaces professionnels, la question des odeurs passe souvent au second plan. Pourtant, cette dimension invisible conditionne directement le confort des occupants et l’image perçue par les visiteurs. Entre les contraintes budgétaires, les priorités visuelles et le manque de protocoles adaptés, la gestion des odeurs reste un angle mort de l’entretien professionnel. Comprendre pourquoi cet enjeu demeure négligé permet de mieux saisir les leviers d’action pour transformer durablement l’ambiance de vos locaux.
Plan de l'article
L’impact des mauvaises odeurs sur le confort et l’image des locaux
Une odeur désagréable marque les esprits bien plus qu’un sol mal nettoyé. Elle affecte la concentration des collaborateurs, génère un malaise chez les clients et nuit à la réputation d’une entreprise. Dans les bureaux, les commerces ou les établissements recevant du public, l’ambiance olfactive participe à l’expérience globale : un parfum d’humidité, une senteur de renfermé ou des relents de produits chimiques suffisent à créer une impression négative durable.
La qualité de l’air intérieur ne se limite pas à l’absence de polluants visibles. Elle englobe la perception sensorielle, qui conditionne le bien-être et la productivité. Un entretien professionnel structuré, intégrant la surveillance olfactive, permet de préserver l’image de marque et d’assurer un environnement sain. Négliger cette dimension revient à laisser se dégrader un capital immatériel difficile à reconquérir.
Identifiez les sources d’odeurs dans les environnements professionnels
Repérer l’origine des odeurs constitue la première étape d’une gestion efficace. Les sanitaires, les espaces de restauration, les zones de stockage des déchets et les locaux mal ventilés concentrent les risques. L’humidité favorise le développement de moisissures, tandis que certains produits d’entretien ou nettoyants laissent des résidus olfactifs tenaces. Les matériaux absorbants (moquettes, textiles, cloisons) retiennent les particules et amplifient le phénomène.
La surveillance de la qualité de l’air intérieur s’inscrit désormais dans un cadre réglementaire précis. Depuis le 1er janvier 2023, les établissements recevant un public sensible doivent réaliser au moins une fois par an une évaluation des moyens d’aération avec mesure de la concentration en CO₂, et un autodiagnostic de la qualité de l’air intérieur au minimum tous les 4 ans, selon le ministère de la Transition écologique et le Cerema. De nouvelles catégories d’ERP sont soumises au dispositif à compter du 1er janvier 2025. Cette obligation légitime une démarche proactive : identifier les sources d’odeurs devient un levier de conformité autant qu’un gage de confort.
Quelles solutions concrètes pour une gestion durable et efficace des odeurs ?
Le renouvellement de l’air reste la solution de prévention la plus efficace. Aérer régulièrement les locaux limite le confinement et évacue les particules responsables des mauvaises odeurs. L’INRS recommande de limiter l’élévation de la concentration en CO₂ dans les locaux de travail à un maximum de 400 ppm au-dessus de l’air extérieur afin d’assurer un renouvellement d’air suffisant et un bon confort des occupants. Respecter ce seuil permet de prévenir l’accumulation de polluants et de maintenir une ambiance saine.
Le choix des produits d’entretien joue un rôle déterminant. Les destructeurs d’odeurs neutralisent les molécules odorantes à la source, tandis que les désodorisants ou surodorants masquent temporairement le problème en diffusant un parfum. Privilégiez les destructeurs professionnels, disponibles en aérosol ou en formulation liquide, pour une action durable. L’utilisation de parfums d’ambiance peut compléter la démarche, mais ne remplace jamais un traitement en profondeur. Les protocoles d’entretien réguliers garantissent la pérennité des résultats. Planifiez le nettoyage des surfaces absorbantes, le vidage fréquent des poubelles, l’entretien des systèmes de ventilation et l’application ciblée de produits adaptés. Former les équipes à l’utilisation des désodorisants et destructeurs professionnels renforce l’efficacité du dispositif.
La gestion des odeurs dans les espaces professionnels dépasse la simple question du confort : elle engage la responsabilité des gestionnaires de locaux face aux attentes des usagers et aux exigences réglementaires. Identifier les sources, choisir les bons produits et structurer les protocoles d’entretien constituent les piliers d’une démarche durable. Loin d’être un détail secondaire, la qualité olfactive participe pleinement à la performance globale de vos installations. Vous disposez désormais des outils et des connaissances pour agir, il ne reste plus qu’à les mobiliser avec méthode.
Sources consultées :
- Réglementation qualité de l’air intérieur (QAI) dans les établissements recevant du public – Ministère de la Transition écologique / Cerema, 2023–2025. https://www.cerema.fr/fr/actualites/reglementation-qualite-air-interieur-qai-etablissements
- Qualité de l’air intérieur – Ce qu’il faut retenir – INRS, 2025. https://www.inrs.fr/risques/air-interieur/ce-qu-il-faut-retenir.html

















































